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Quelles sont les incertitudes liées à l’économie française concernant les PME ?

À l’instar de l’économie française, l’activité des PME ainsi que des TPE ralentit progressivement pour cette année 2023. Le constat est assez inquiétant puisque seulement un tiers d’entre elles affirme une progression d’activité (contre 42 % l’année dernière), et un cinquième, soit 21 % songent inévitablement à un recul. Précisons que tous ces chiffres résultent de la dernière enquête de conjoncture menée par Bpifrance. Toutefois, malgré les différentes incertitudes des PME et TPE, et malgré le dynamisme de l’économie française qui fait fortement défaut, ces entreprises ont toujours l’intention d’investir (du moins certaines d’entre elles), notamment dans leur modernisation et dans le renouvellement de leurs équipements.

Nous allons voir dans ce présent article la situation actuelle des PME et TPE françaises face aux incertitudes liées à l’économie française durant l’année 2023.

Les inquiétudes des TPE et PME face aux incertitudes de l’économie française en 2023

  • L’anticipation d’une baisse très nette d’activité pour les TPE et PME

Comme il a été dit dans l’introduction, les TPE et les PME ne se voilent pas la face quant à leur situation pour cette année 2023, à cause des incertitudes liées à l’économie française. Le constat est en effet assez alarmant. Pour les PME et TPE ayant répondu à l’enquête menée par Bpifrance (5 000 PME et TPE), leur chiffre d’affaires ne verra une augmentation que de 1 % en moyenne en 2023, contre une progression de 6 % l’année précédente.

Il faut cependant constater que les PME enregistreraient tout de même une hausse de 2 %, voire 5 % pour celles ayant plus de 100 salariés. Ce qui n’est pas du tout le cas des TPE dont la baisse d’activité est de 1 %. Tous ces chiffres sont toutefois, toujours selon les études menées par Bpifrance, plus ou moins cohérents si l’on se réfère à l’hypothèse d’un PIB en progression de 0,5 % sur une année.

  • Un ajustement de la situation n’est pas à prévoir

Des perspectives d’évolution ne sont pas à prévoir pour les TPE et PME pour 2023, et ce, peu importe le secteur d’activité. Cependant, deux secteurs sont les plus touchés par cette dégradation de situation : le secteur de la construction qui est très concernée en raison des taux d’intérêt qui ne cessent d’augmenter, ce qui endommage fortement le marché immobilier, et le secteur du commerce de détail.

En revanche, le secteur du tourisme sort de l’horizon sombre en profitant d’un effet de rattrapage post-Covid. Certes, une augmentation anticipée de 8 % du chiffre d’affaires est à constater. Il s’agit d’une évolution moins clinquante que celle estimée pour 2022 (23 %), mais cela reste néanmoins un point positif si l’on compare aux deux secteurs précédents.

Pour l’année 2024, les experts de Bpifrance estiment toujours que l’activité des TPE et PME restera dans la zone rouge, en raison du ralentissement économique international, de la montée des taux d’intérêt et de l’inflation.

NB : Notons que d’une manière générale, la situation de l’activité n’atteint pas celle de l’emploi selon l’opinion des chefs d’entreprises, notamment sur l’évolution de leurs effectifs. Certes, cela est moins positif qu’avant, mais la situation n’est pas aussi alarmante (situation plus ou moins confortable de la trésorerie des entreprises).

 

La résistance des PME face au manque de dynamisme de l’économie française

  • Une situation finalement peu catastrophique pour les PME françaises

Malgré les difficultés susmentionnées ci-dessus, la situation des PME et des TPE reste tout de même acceptable, puisque l’investissement reste assez dynamique en 2023 : une hausse à 57 %, soit 2 points de plus, et pour 28 %, soit plus 1 point, on constate une augmentation de ces dépenses cette année.

Les principales raisons liées à cet investissement concernent d’abord le renouvellement d’équipements et ensuite la modernisation de ces PME et TPE. En effet, près de 44 % des dirigeants citent ces motifs (contre 25 % en moyenne les années précédentes, soit de 2017 à 2019). Le directeur des études de Bpifrance estime que cela constitue une progression qui peut durer dans le temps.

La première préoccupation des dirigeants des PME et TPE est la réussite dans la recherche de personnel, ensuite viennent les perspectives de demande dégradées. Par contre, ils ne reculent pas dans leur intention de revoir les prix à la hausse.

  • L’accroissement des prix de vente et des salaires

Dans le but d’amortir l’impact lié à la hausse de leurs coûts, 52 % des TPE-PME envisagent d’augmenter leurs prix de vente pour l’année 2023. Il s’agit là d’un résultat qui se rapproche de celui du baromètre trimestriel concernant la trésorerie, l’investissement et la croissance des TPE et PME (qui révélait 60 %). Toujours selon ce baromètre trimestriel, 35 % des dirigeants tentent de ne pas changer leur prix, alors que 5 % prévoient de les baisser. En moyenne, une augmentation moyenne des prix qui serait anticipée pour 2023 serait de 4,3 % (toujours en se référant à ce baromètre).

Par ailleurs, concernant les salaires, seulement 77 % des dirigeants de PME et de TPE envisagent d’accroître pour 2023, avec une augmentation moyenne estimée à 3,9 %, et cela en considérant les entreprises qui ne songeraient pas à cette augmentation.

  • Une santé acceptable affichée par les PME

Même si les taux augmentent, il faut dire que les conditions relatives à l’accès au crédit semblent être moins strictes, et seraient même proches des niveaux constatés avant la crise, selon l’enquête de Bpifrance. Il faut savoir cependant que le coût du crédit, accompagné par la faiblesse de la demande, constitue un frein majeur à l’investissement.

En outre, la Banque de France a publié deux études réconfortantes quant à la situation financière des PME. Selon cette institution, les entreprises résistent bien à la succession des crises. Les PME ont vu le montant de leurs impôts de production s’élever à 3 % en 2022, après avoir fait l’objet d’un recul de 3,2 % l’année précédente, c’est-à-dire en 2021.

  • La reprise de la consommation attendue pour 2023

Toujours selon les études de Bpifrance, une croissance en 2024 entre 0,9 % (chiffre annoncé par la Banque de France) et 1,4 % (chiffre donné par le ministère de l’Économie) peut très probablement arriver. En guise de rappel, ces estimations sont moins optimistes si l’on compare à celles réalisées il y a quelques mois (1 % en 2024 selon la Banque de France, et une anticipation de 1,6 % selon Bercy, avant de retomber à 1,4 % en septembre).

 

 

Dora Aouaïti

Diplômé de l’Institut Européen de Journalisme de Marseille (IEJ), Dora a approfondi sa formation dans la capitale avec un master web 360 digital. Après avoir fait ses armes au sein de grands groupes de presse comme Lagardère, CMI Digital ou encore Prisma Média, elle écrit désormais pour La Gazette de l’Entrepreneur. Un média au sein duquel elle souhaite mettre son expérience à contribution notamment pour venir en aide aux jeunes entrepreneurs.