Le déclenchement d’une enquête préliminaire par le Parquet National Financier (PNF) concernant l’ancien Premier Ministre Edouard Philippe ainsi qu’une élue du Havre a récemment fait sensation. Cette enquête, amorcée en décembre 2023, a pour but d’examiner de près des allégations de “prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics, favoritisme et harcèlement moral”. Le mercredi 3 avril, des perquisitions ont été menées à l’hôtel de ville du Havre et au siège de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole dans le cadre de cette affaire.
Coordination des Enquêtes Sous l’Autorité du PNF
Les perquisitions, qui ont duré jusqu’à 19 heures, ont été orchestrées par la direction territoriale de la police judiciaire de Rouen, en collaboration avec l’Office Central de Lutte contre la Corruption et les Infractions Financières et Fiscales (OCLCIFF) de Nanterre. Ces enquêtes pourraient compromettre les ambitions politiques futures d’Edouard Philippe, qui envisage de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2027.
Dénonciation Initiale et Réactions des Autorités Locales
Le déclenchement de cette affaire remonte au dépôt d’une plainte par une source anonyme, se faisant appeler Judith, ancienne directrice générale adjointe de la communauté urbaine du Havre. Cette plainte vise Edouard Philippe, Stéphanie de Bazelaire et Claire-Sophie Tasias. En réponse, la communauté urbaine du Havre s’est déclarée “totalement et sereinement disposée à coopérer pleinement avec le parquet”, tandis qu’Edouard Philippe a affirmé sa volonté de collaborer pleinement avec les autorités judiciaires.
Allégations de Contournement des Règles des Marchés Publics
Les principales allégations portent sur des soupçons de contournement des règles des marchés publics, liés à une convention d’objectifs signée en juillet 2020 par Edouard Philippe et Stéphanie de Bazelaire. Cette convention a confié à l’association LH French Tech l’animation et l’exploitation de la Cité numérique du Havre, suscitant des inquiétudes quant à un potentiel conflit d’intérêts.
Alertes Internes et Risques Juridiques
Des alertes répétées émanant des juristes de la communauté urbaine ont été soulevées concernant le cumul de fonctions de Stéphanie de Bazelaire et les risques juridiques potentiels pour la collectivité et l’association LH French Tech. Ces risques comprennent notamment des poursuites pour “délit d’octroi d’avantage injustifié” et des requalifications contractuelles en délégation de service public.
Répercussions de l’Affaire
L’affaire LH French Tech a finalement conduit à la liquidation judiciaire de l’association au printemps 2023. Cette situation met en lumière l’importance des lanceurs d’alerte dans la démocratie et souligne la nécessité d’une justice impartiale pour résoudre ces questions, notamment en ce qui concerne le harcèlement moral, qui constitue également une préoccupation centrale dans cette affaire.