De nombreux investisseurs, face à la dévaluation de leurs parts de SCPI, envisagent souvent la vente pour récupérer rapidement leurs fonds. Pourtant, cette démarche s’avère être une véritable épreuve de patience.
La réalité des délais de cession
Dans une récente affaire traitée par la médiatrice de l’AMF, un épargnant, dénommé “Monsieur G”, a entrepris de retirer ses parts suite à leur dévalorisation. Malgré une demande initiale auprès de sa banque avec un délai annoncé de 3 semaines, Monsieur G s’est vite retrouvé face à une attente bien plus longue. Après plusieurs démarches, il a été informé par la société de gestion que son retrait ne pourrait être traité avant au moins 6 mois. Cette situation l’a conduit à solliciter l’intervention de la médiatrice, mais les nouvelles reçues ne furent guère rassurantes.
Les raisons derrière ces retards
Pour comprendre ces retards, il est nécessaire de rappeler que les SCPI ne sont pas des investissements liquides, étant donné qu’ils sont adossés à l’immobilier. Traditionnellement, il est conseillé de conserver ces investissements sur une période de 8 à 10 ans pour minimiser les risques. Pourtant, les investisseurs peuvent toujours opter pour un retrait anticipé, à condition de trouver un acheteur prêt à racheter leurs parts.
Dans le cas d’une SCPI à capital variable, comme celle de Monsieur G, c’est à la société de gestion de trouver un acquéreur pour les parts en attente de retrait, suivant un ordre chronologique. Cependant, ce processus est actuellement entravé. Plusieurs SCPI ont enregistré une baisse de leur valeur depuis l’été 2023, ce qui a incité de nombreux investisseurs à vouloir sortir de ces placements. Mais avec peu d’entrants potentiels, la liquidité devient un problème majeur.
Les défis du retrait de fonds d’une SCPI
Le manque de liquidité doit être clairement mentionné dans les documents d’information fournis aux investisseurs avant leur souscription, ainsi que les procédures de retrait. Toutefois, même en suivant scrupuleusement ces procédures, les retards peuvent persister, surtout lorsque la SCPI rencontre des difficultés de liquidité.
En effet, une demande de retrait ne garantit pas un remboursement immédiat. Si la société de gestion est confrontée à une pénurie de liquidités, l’investisseur n’a que peu de recours pour accélérer le processus. Malgré cela, en cas de crise de liquidité majeure, la société de gestion peut mettre en place un fonds de remboursement pour racheter les parts des investisseurs en partance.
Les investisseurs en SCPI doivent être conscients des défis liés à la liquidité de ces placements et faire preuve de patience lorsqu’ils envisagent un retrait. La vigilance dès la souscription et la compréhension des mécanismes de retrait sont essentielles pour éviter les désagréments et les déceptions potentielles.