Le 14 et 15 novembre 2023 s’est tenu la Supply Chain Event à la Porte de Versailles. Créé en 2012 par Reed Expositions France et Supply Chain Magazine, cet évènement veut répondre à une demande grandissante : celle de mettre en relation les acteurs de la Supply Chain.
Un salon axé sur la logistique, inhérente aux entrepreneurs
Dans cette optique, SCE s’est développé, tout en restant un évènement à taille humaine. Une centaine d’exposants prestataires de différents services sont présents : Conseil & Services, Solutions Transport & Logistique, Solutions Automatisation et Robotique, Systèmes d’informations et Traçabilité, Solutions Pilotage & Planification. Les professionnels ont répondu présent notamment pour les conférences, construites et animées par Supply Chain Magazine.
La Supply Chain, qu’est-ce que c’est ?
Le Président de l’association France Supply Chain by Aslog, Yann de Feraudy, définit la Supply Chain en ces termes : « La Supply Chain a pour mission de gérer de bout en bout les flux, flux de produits, flux d’information, les infrastructures physiques et les organisations humaines, depuis les fournisseurs jusqu’au client final. »
La Supply Chain englobe donc la logistique (transport, entreposage, stratégie logistique) et couvre de nombreuses activités : la stratégie industrielle (Make or Buy), la production & qualité, le design des flux, la gestion de la demande, l’expérience clients… Il est intéressant de préciser qu’environ 60% à 80% du coût revient des produits.
L’association France Supply Chain by Aslog indique qu’il n’y a pas de différence entre la logistique et la Supply Chain. Pour eux, il conviendrait mieux de parler d’une chaîne logistique au sein de la dite Supply Chain. Ils écrivent : « La logistique de distribution est la partie émergée de l’iceberg avec ses plateformes logistique, ses entrepôts et ses transports. Les flux internes et externes vont au-delà de la gestion de la matière première et des produits finis pour prendre en compte : les en-cours de fabrication, les consommables, les opérateurs de production, la gestion des données, etc. »
La Supply Chain se veut aussi le pivot d’une transformation durable. C’est en tout cas ce qu’écrivent Jean-Luc Rognon, rédacteur en chef du Supply Magazine, et Laurence Gaborieau, directrice de Division Transport & logistique RX France : « S’assurer que la chaîne d’approvisionnement sera non seulement résilient et agile, mais aussi durable et responsable. Ces grands objectifs, qui peuvent quelquefois apparaître comme antinomiques, sous-tendent la plupart des transformations digitales actuellement à l’oeuvre dans les PME comme dans les grands groupes. »
Une Supply Chain écologique et responsable, est-ce possible ?
En effet, alors que la population mondiale dépasse les 8 milliards d’habitants, difficile d’imaginer les allers-retours de camions ou autres services logistiques afin de délivrer des produits en toute sérénité écologique.
C’est là le cheval de bataille de Deki e-cologistic, SaaS d’optimisation et commissionnaire de transport urbain 0% d’émission de GES. Créée en 2020 par Béatrice L., qui détient à l’époque une entreprise de fragrance. Lorsqu’elle voit ses livreurs arriver « à vide », et repartir avec un petit carton, elle se demande comment faire pour réduire l’empreinte carbone de son business. De plus, avec cet ancien système, il n’y avait aucune mutualisation ni aucune optimisation de ces allers-retours incessants. Alors, elle a trouvé une solution pour livrer en ZFE (Zone à Faibles Émissions – mobilité) : « Nous garantissons la livraison du dernier kilomètre en 100% décarboné avec une mesure précise de l’impact et un suivi unique. »
Eva Cadillac, Customer Success de l’entreprise Dkei, indique : « On se charge de consolider, de prendre en charge vos besoins, d’identifier le livreur avec 0% d’émission de GES, de suivre vos livraisons et de chiffrer l’impact positif de ces dernières. » Et les entrepreneurs sont de plus en plus réceptifs à ce genre d’initiatives, soucieux de soulager leur empreinte carbone au niveau de leurs chargements et du transport de leurs produits.
Quand l’électronique se met au service de la Supply
Un exosquelette pour soulager les travailleurs ?
L’entreprise allemande HENZ Bauausführung décide de « renforcer le dos de ses équipes avec des exosquelettes actifs ». Ils ont donc travaillé avec German Bionic sur un outil qui permet de compense à 100% des charges à soulever. Car dans de nombreux secteurs (construction, aide à la personne…), le levage et le déplacement d’objets lourds font partie intégrante du travail quotidien, entraînant souvent douleurs lombaires, ou encore des troubles musculo-squelettiques (TMS). « Cela peut provoquer un absentéisme prolongé qui constitue un problème sérieux pour les entreprises du secteur de la construction », indique la brochure de l’entreprise HENZ.
Alors quelle solution ? En 2021, l’entreprise qui est basée à Berlin décide d’utiliser les exo squelettes intelligents et connectés de German Bionic, permettant d’alléger jusqu’à 30 kilos lors du levage d’objets lourds. « Les combinaisons robotiques ont été spécialement conçues pour les activités de levage répétitives, qui sollicitent fortement la région lombaire. Grâce à des bretelles réglables, elles peuvent être ajustées individuellement à presque toutes les tailles. Au travail, elles s’adaptent facilement aux mouvements des travailleurs et les renforcent sans modifier l’environnement de travail », continue la brochure.
L’électronique se met-elle au service des travailleurs, ou des patrons ?
Si le dirigeant d’une entreprise commande 50 exosquelettes, il en aura pour 10 000€. S’il en commande entre 0 et 10, ce sera 18 000€. Louis Darfeuille, responsable commercial de German Bionic, vante les mérites de cette technologie devant quelques curieux. Fier, il enfile son exosquelette et raconte : « Je le prête même à mon père quand il fait du jardinage, et il est bien content ! »
Outil qui pèse 7 kilos, il est donc censé aider les ergonomes. Mais un des spectateurs pose une question que tout le monde pense tout bas : « Est-ce que ça veut dire qu’ils vont travailler plus ? » Le directeur marketing, visiblement habitué à cette question, répond du tac-au-tac : « en effet, on a des gains de productivité. Ce qui est logique, étant donné qu’ils sont en meilleure forme. »
Dans le cadre du gain de productivité de l’entreprise rendu possible par l’usage d’un exosquelette, une réaction logique consisterait à augmenter la cadence ou réduire les périodes de repos. Dans ce cas, les facteurs biomécaniques de TMS comme la répétition plus fréquente des gestes, la durée augmentée de l’effort et la diminution des temps de repos risquent d’anéantir l’effet positif de l’exosquelette sur la diminution de la force utilisée.