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Quel avenir pour les scooters et les trottinettes électriques à Paris ?

Beaucoup plus légère et moins encombrante qu’un vélo, la trottinette électrique est devenue une tendance en France, notamment dans la capitale. Non seulement elle offre une grande satisfaction à ses utilisateurs par le fait de pouvoir rouler à l’air libre sans se soucier des embouteillages, mais elle présente aussi la possibilité d’utiliser à la fois les trajets piétons et automobiles.

Toutefois, cette pratique si plaisante pour les utilisateurs se voit être remis en cause à Paris depuis quelques mois déjà à cause de certaines raisons. En effet, le dimanche 2 avril 2023, les électeurs ont clos un débat qui date de plusieurs années déjà : le fait de maintenir ou non l’usage des trottinettes électriques en libre-service dans les rues de la capitale française. Une majorité écrasante a été constatée, et ces électeurs ont voté contre. Cela veut donc dire qu’au 1 er septembre 2023, les principaux distributeurs ne verront plus leur contrat être renouvelé. Tour d’horizon sur l’avenir de ces trottinettes électriques à Paris.

1- La situation des trottinettes électriques depuis quelques années en France

Le marché des trottinettes électriques : un marché jugé très prometteur et en pleine expansion en France

En matière de mobilité électrique, la trottinette électrique est devenue l’un des moyens de locomotion préférés des français. Avec l’arrivée de la COVID-19, ce phénomène s’est de plus en plus amplifié puisque cette crise sanitaire a fait nettement pencher la préférence des français pour les équipements électriques. Les principaux opérateurs tels que Lime, Dott et Tier revendiquent actuellement plus de 400 000 utilisateurs uniques sur la trottinette partagée.

Appelée également le concept de « mobilité partagée électrique », la trottinette électrique – selon un rapport du cabinet de conseil BCG – constituerait un marché général d’environ 45 milliards de dollars de chiffre d’affaires pour l’année 2025 (12 à 15 milliards uniquement en Europe).

En outre, la vente de trottinettes électriques dans l’Hexagone ne cesse d’augmenter chaque année, on peut constater cela à travers les chiffres suivants :

– 640 000 unités vendus en 2020 ;
– 908 000 unités vendus en 2021 ;
– Le million de trottinettes vendues a presque été atteint en 2022 (ventes dépassant
facilement le cap des 400 millions d’euros).

L’inquiétude avérée des grosses têtes du marché en France

Malgré l’expansion fulgurante de ce concept de « mobilité partagée électrique », les principaux opérateurs (Lime, Dott, Tier) s’inquiètent beaucoup sur l’avenir de la trottinette électrique en France, plus particulièrement à Paris. Ils craignent notamment une désaffectation, voire un scrutin décidant de leur exclusion de la Ville Lumière, un marché énorme pour eux.

Le libre-service de ces trottinettes électriques a été constaté à Paris dès l’été 2018 sur un vide juridique. Leur adoption a été trop rapide et leur usage n’a cessé d’accroître depuis. Ainsi, plusieurs villes françaises et étrangères les ont déjà bannies, et la capitale française serait la prochaine ville à prendre cette même décision.

Un constat assez alarmant concernant ces trottinettes électriques

En 2022, au moins 27 morts ont été causés par les trottinettes électriques selon le rapport de la sécurité routière, contre 22 morts en 2021, et 7 morts au cours de l’année 2020. Ces modes de transport tendances causent ainsi de plus en plus d’accidents, un point désastreux qui motive certaines personnes à les bannir définitivement de la capitale française.

Par ailleurs, en matière d’environnement, la maire de Paris estime également que ces moyens de locomotion n’ont rien d’écologique. Certes, une trottinette électrique ne pollue pas lors de son utilisation, mais elle pollue pendant la phase de charge de la batterie, une pollution donc plus conséquente pendant le repos. En effet, la recharge elle-même ajoutée au déplacement jusqu’aux bornes de recharge, engendrent un coût très élevé en matière d’environnement.

2- Le bannissement des trottinettes électriques dans la Ville Lumière

L’organisation d’un référendum pour statuer sur l’avenir des trottinettes électriques à Paris

Face aux nombreux dangers que peut apporter l’usage des trottinettes électriques, la mairie de Paris a choisi de batailler sur le bannissement de ces engins en organisant le 2 avril 2023 une votation « pour ou contre les trottinettes électriques en libre-service ? ». La réponse a été très claire malgré les arguments des pro, ce sont ceux des anti qui ont été pris en compte et qui ont comptabilisés plus de votes. En effet, les parisiens ont voté à 89,03 % contre le maintien des ces engins en libre-service dans la Ville Lumière (uniquement 7,5 % des électeurs ont fait le déplacement, soit 103 084 habitants).

Paris ne souhaite plus de trottinettes électriques dans ses rues

La ville parisienne va devenir ainsi la première capitale européenne à bannir ces véhicules à deux roues. Après que ces derniers ont été interdis aux mineurs, c’est désormais toute la population parisienne qui n’aura plus le droit d’utiliser les trottinettes provenant des principaux distributeurs sur le marché. Les 15 000 trottinettes en libre-service seront donc définitivement bannies des chaussées parisienne dès le 1 er septembre 2023.

Pourtant, ces distributeurs ont quasiment tout essayé afin de faire tourner le vote en leur faveur. Une énorme polémique a d’ailleurs éclaté sur les réseaux sociaux quelques jours avant la décision finale, une polémique sur le fait que des influenceurs aient été appelé à voter pour maintenir l’usage de ces trottinettes électriques, moyennant bien sûr finance.
Vraisemblablement, cela n’aurait pas suffi.

Des plans en vue de sauvegarder les trottinettes électriques mis en place par les principaux distributeurs

Après la décision finale relative au bannissement des trottinettes électriques à Paris, chacun des trois distributeurs principaux a pris une initiative sur l’avenir de ces engins. D’abord, le directeur général de Lime en France a affirmé que son équipe continuera de tout mettre en œuvre afin de garantir encore aux utilisateurs une liberté de déplacement par l’intermédiaire d’une flotte de 10 000 vélos.

Quant à son concurrent Dott, un retrait de ses 5 000 trottinettes depuis mi-juillet a déjà été organisé, en respectant un rythme de 500 engins par semaine. Ainsi, après nettoyage et d’éventuelles réparations, ces trottinettes électriques seront expédiées directement à Bordeaux, en Belgique ou encore en Israël (à Tel Aviv). Concernant ensuite ses salariés dans la branche des trottinettes, une dizaine devrait être affectée à l’activité de location de vélos, une activité tierce de l’entreprise.

Enfin, un PSE ou un plan de sauvegarde de l’emploi est en cours de validation, un plan initié par le troisième exploitant, Tier. Ce plan consiste à garder un tiers de sa flotte pour diverses autres communes (au nombre de 80) qu’il desserte dans la région Île-de-France. Quant au reste de la flotte, il sera affecté vers d’autres pays européens (en Allemagne et en Pologne). En fin de compte, le sort des salariés de Tier en Île-de-France va fortement dépendre du report des clients
de Dott vers ses vélos en libre-service.

Héloïse Pieragnoli

Diplômée de l’école de journalisme et de communication d’Aix-Marseille (EJCAM), Héloïse Pieragnoli a intégré par la suite la Google News Initiative, où elle a pu renforcer son écriture web. Aujourd’hui rédactrice pour La Gazette de l’Entrepreneur, elle est également bénévole au sein de La Chance, pour la diversité dans les médias. Une structure qui l’avait soutenu dans le passé, afin d’accomplir son projet professionnel.