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Créateurs d’entreprise : dilutif ou non dilutif ? Deux voies de financement possible

Dans la majorité des cas, la recherche de financement pour la création d’une start-up ou d’une PME peut être un vrai casse-tête. Afin de prévoir un avenir radieux, il est important de savoir prendre les bonnes décisions au bon moment, notamment lorsque l’entreprise à constituer dispose d’une équipe bien structurée, d’un produit ou d’un service commercialisé ou encore de clients fidèles. 

On peut actuellement choisir entre plusieurs voies de financement pour les entreprises, et l’important c’est de faire les bons choix pour que la longévité ou la pérennité de l’entreprise concernée soit assurée. 

Dans ce présent article, nous allons faire le point sur deux modes financements en particulier : le financement dilutif et le financement non dilutif. Nous allons en l’occurrence identifier celui qui sera le plus adapté à une entreprise, en fonction notamment de la situation de celle-ci. 

  • Le financement non dilutif : les caractéristiques et les avantages de ce mode de financement
  • Qu’entend-on par financement non dilutif ? 

On entend par financement non dilutif tous les financements qui ne touchent pas à l’actionnariat d’une entreprise donnée. En d’autres termes, le financement apporté à cette dernière n’impactera en aucun cas son actionnariat. On parle notamment de toutes les aides publiques octroyées sous forme de subventions, d’avance récupérable ou de prêt. Il s’agit également de tous les prêts bancaires classiques et du RBF ou du Revenue Based Financing. 

Par ailleurs, sont également considérés comme financement non dilutif les dispositifs fiscaux de soutien à l’innovation octroyés sous forme d’exonération d’impôts (impôts sur les sociétés) ou de charges sociales et patronales. C’est-à-dire que lorsque l’entreprise concernée bénéficie d’une restitution directe en somme d’argent de ces avantages fiscaux, on peut qualifier cela de financement non dilutif. 

NB. Ce mode de financement offre la possibilité d’investir dans d’autres nouveaux projets ou dans de nouvelles ressources tout en gardant les parts de l’entreprise. 

En fonction des besoins d’une entreprise, on peut trouver différents types de financement non dilutif. D’abord, il y a le financement public caractérisé par les subventions, les prêts (à taux zéro avec aucun remboursement exigé) et les avances remboursables (absence de remboursement sous certaines conditions). On parle ici de fonds propres dont l’obtention est ouverte à tous types d’entreprises. Le montant est compris entre 30 000 et 5 millions d’euros (délai d’obtention entre 3 à 4 mois). Pour ce type de financement non dilutif, on peut retrouver plus de 100 guichets de financement au niveau local, régional, national et européen. Les avantages de ce type de financement sont les suivants :

  • Redynamisation de la région concernée par la création d’emplois ;
  • Faire face aux défis de la société par l’intermédiaire des produits ou des services innovants proposés par les entreprises concernées :
  • Contribution à la reconnaissance de la France sur la scène internationale en matière d’innovation. 

Le second type de financement non dilutif fait référence au financement sous forme de prêts venant des établissements de crédit ou des banques (près de 800 acteurs en France). L’entreprise demanderesse pourra bénéficier d’un financement allant jusqu’à plus de 10 millions d’euros en fonction de sa taille (les négociations peuvent prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois). En matière de remboursement, il faut noter que les taux d’intérêt seront négociables et qu’il peut exister un différé de remboursement, même si cela reste rare. En termes d’atouts, ce type de financement peut être avantageux dans la mesure où la situation financière de l’entreprise concernée est suffisamment stable. En outre, le prêt sera rapidement délivré et les montants accordés peuvent s’adapter au besoin de tout un chacun. 

Par ailleurs, le dernier type de financement non dilutif concerne le RBF ou le Revenue Based Financing ciblant principalement les entreprises SaaS (software as a service). Il s’agit d’un financement pouvant aller jusqu’à 5 millions d’euros selon le chiffre d’affaires mensuel généré, et qui pourra être disponible sous 48 heures en moyenne. Le coût de l’opération se limitera entre 6 et 10 % du montant financé et sera remboursable sous 12 mois maximum. En France, il existe peu de financeurs RBF (entre 3 à 5 acteurs uniquement). Notons que cette solution de financement sera idéale pour les besoins urgents en liquidité qui ne mettent pas en danger l’entreprise sur le court terme. Enfin, les avantages de RBF se résument à sa vitesse d’activation (traitement en moins de 24 heures, versement des fonds sous 48 heures). 

  • Le financement dilutif et ses avantages 
  • Brèves caractéristiques du financement dilutif

Lorsqu’on parle de financement dilutif, on fait référence à tout type de financement nécessitant l’entrée d’investisseurs externes, qu’ils soient une personne physique ou une personne morale, au capital social d’une entreprise. La contrepartie de cette entrée est bien évidemment l’apport financier de ces investisseurs externes. Ce genre d’opération est communément connu sous le nom de levée de fonds ou d’augmentation de capital. Nous allons cependant focaliser notre article sur les fonds d’investissement, c’est-à-dire sur les apports des investisseurs dits « professionnels ». Ces derniers investissent dans des projets à fort potentiel de développement (série A et B) en ayant l’opportunité de verser des sommes conséquentes au capital de l’entreprise concernée. 

NB. Dans la série A, les montants se situent entre 800 000 et 3 millions d’euros, alors que dans la série B, les montants investis peuvent aller au-delà des 3 millions d’euros. 

  • Les atouts et les faiblesses de la levée de fonds

Tout d’abord, il faut savoir que la levée de fonds est un moyen efficace de financement stable et sain. Elle est également un atout indéniable pour faire grimper la crédibilité et la notoriété de l’entreprise concernée au sein de son écosystème. Aux yeux de nombreux dirigeants, la levée de fonds est une preuve de confiance et pourra être utilisée comme arme de concurrence non négligeable dans un marché ciblé. 

Par contre, cette levée implique de ne plus avoir la main mise sur les décisions importantes concernant l’entreprise. Autrement dit, on constatera une dilution du pouvoir de décision du dirigeant. Effectivement, il faudra prendre en compte les nouveaux objectifs fixés par l’investisseur externe, en plus des objectifs de départ préétablis. 

  • Quid de la possibilité de fusionner ces deux voies de financement ?

Afin d’assurer son avenir, une entreprise ne doit reculer devant rien ni refuser aucun financement. Cependant, il est toujours opportun de planifier les besoins de l’entreprise à plus de 18 mois avant de demander un quelconque financement. Ainsi, il sera possible pour le dirigeant d’anticiper la courbe de trésorerie de son entreprise, de savoir à l’avance ses périodes de développement de produit, ou encore de repérer le moment auquel le financement sera nécessaire et le type de financement qui sera adapté (dilutif ou non-dilutif).

Il faut par cependant savoir que l’un n’exclue pas l’autre. En effet, le fait par exemple de combiner la levée de fonds et les aides publiques propulsera sans aucun doute la croissance de l’entreprise concernée. Le pari est bien évidemment de bien repérer les projets particuliers à financer et de savoir le montant total des dépenses que l’État doit couvrir. Tout cela pour dire qu’il ne faut rien exclure. L’important c’est de savoir précisément la stratégie la plus pertinente à adopter afin d’atteindre les objectifs fixés le plus rapidement possible. 

Héloïse Pieragnoli

Diplômée de l’école de journalisme et de communication d’Aix-Marseille (EJCAM), Héloïse Pieragnoli a intégré par la suite la Google News Initiative, où elle a pu renforcer son écriture web. Aujourd’hui rédactrice pour La Gazette de l’Entrepreneur, elle est également bénévole au sein de La Chance, pour la diversité dans les médias. Une structure qui l’avait soutenu dans le passé, afin d’accomplir son projet professionnel.