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André G. : « J’étais persuadé, qu’un jour ou l’autre, j’y arriverais. »

Si l’évolution de la loi française permet désormais de cultiver et vendre du CBD, démarrer cette activité s’avère être un parcours du combattant. C’est en tout cas l’expérience d’André G., 36 ans, qui a créé « MonClubCBD » en septembre 2021. 

Tout en zigzagant entre ses cartons remplis de puffs, il explique qu’il a mis sept mois avant de trouver une banque qui approuve son projet de vente de CBD. « Aucune banque n’acceptait de dépôt de capital. Ma théorie, c’est que certaines personnes ne parviennent pas à faire la différence entre le CBD et la beuh. C’est un réel frein. » Alors, l’entrepreneur parisien a dû trouver des failles dans le système. Il décide d’ouvrir son entreprise sous la catégorie « parfumerie et produits bien-être », afin d’être plus tranquille. 

Car André G. est du genre obstiné. Lorsqu’il a une idée en tête, impossible de la lui faire oublier. « J’étais persuadé, qu’un jour ou l’autre, j’y arriverais. » assène-t-il, ses yeux bruns emplis de détermination. Au départ, ce n’était pourtant pas gagné. 

Car André G. a fait partie des 1,8% de mineurs pris en charge par l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance). Baladé de famille d’accueil en famille d’accueil, son parcours scolaire est chaotique. En une année, il pouvait faire jusqu’à trois écoles différentes. « À un moment donné, j’ai décroché » avoue André, stoïque.

Très tôt, il est diagnostiqué HPI. Ce qui ne lui a pas rendu service. « Le système n’est pas fait pour les gens comme moi, estime le vendeur. Je répondais à toutes les questions. Lorsque la maîtresse me demandait de laisser répondre les autres, je finissais par bouder et me terrer dans mon coin. » Mais l’école lui enseigne la méritocratie, ce concept qui dit que quand on travaille dur, on peut y arriver.

À la question fatidique « que voulez-vous faire plus tard ? », il ne répondait pas. Ou alors, il disait pompier. « Mais à cause de mon asthme, je n’ai pas pu. » Sans idée précise, il savait juste qu’il devait travailler pour lui-même. Il pense qu’à cause de son caractère bien trempé et de son franc-parler, le mode pyramidal de l’entreprise n’est pas fait pour lui.

 

Le commencement d’une aventure entrepreneuriale

À ses 18 ans, comme tout enfant de l’ASE, il se retrouve lâché dans la nature. Il fait alors des petits boulots, décroche un CDI dans une bijouterie avant de se plonger dans le monde de la nuit, et des soirées techno parisiennes. Il observe du coin de l’oeil l’apparition du CBD, se dit que ça le tenterait bien. C’est un mois après la mort de son père qu’il se lance dans l’aventure entrepreneuriale. 

Grâce à LegalStart, il a pu créer son entreprise assez rapidement : «  C’est une société que tu payes, et qui fait toutes les démarches administratives lourdes pour ouvrir ton entreprise. Ça coûte 600 euros. » annonce le commerçant. Couplé à ça, il cherche un développeur sur Malt. « J’ai cherché longtemps avant de dégoter un professionnel vraiment très compétent. C’est important de bien s’entourer dans un business », explique-t-il d’un air assuré. La suite, il l’a fait en autodidacte, épaulé par son entourage : le monde du marketing, de la publicité, du SEO… En l’espace d’un an, il avait son entreprise, son site et son produit. 

 

Les conseils d’un entrepreneur qui est passé par là

Des conseils à donner ? André en regorge. Avant toute chose, ne jamais écouter ceux qui essaient de te décourager. « La majorité des gens sont en CDI et te disent que c’est inutile d’être entrepreneur » Relate André. Lui,  a fait le choix d’aller à contre-courant des idées préconçues : pas de CDI mais une entreprise de vente de CBD, sans locaux ni boutique, tout se fait sur internet. Et ça fonctionne plutôt bien, puisqu’il a des clients jusqu’à Londres. « Le tout c’est de croire en soi, en son projet, et s’inspirer de ceux qui réussissent. » Il prend l’exemple du célèbre YouTubeur  Yomi Denzel, qui inspire les entrepreneurs au quotidien.

Héloïse Pieragnoli

Diplômée de l’école de journalisme et de communication d’Aix-Marseille (EJCAM), Héloïse Pieragnoli a intégré par la suite la Google News Initiative, où elle a pu renforcer son écriture web. Aujourd’hui rédactrice pour La Gazette de l’Entrepreneur, elle est également bénévole au sein de La Chance, pour la diversité dans les médias. Une structure qui l’avait soutenu dans le passé, afin d’accomplir son projet professionnel.