Les salariés de plusieurs secteurs (les compagnies aériennes, la SNCF, l’enseignement et les professions médicales) sont en grève ce vendredi 13 octobre, « contre l’austérité et pour l’augmentation des salaires ». La Gazette de l’Entrepreneur fait le point sur les perturbations attendues.
Si vous prenez les transports en commun, préparez-vous à des perturbations sur les rails et dans les airs
La CGT-Cheminots, le SUD rail, la CFDT-Cheminots et l’Unsa ont appelé à la grève et à la manifestation pour « mettre un coup d’arrêt à l’austérité salariale, à la casse de l’emploi et aux politiques de démantèlement du service public ». Mercredi 11 octobre, la SNCF a confirmé au micro de BFMTV que le trafic sera « quasi-normal sur les trains à grande vitesse », mais que des perturbations sont à prévoir sur certaines lignes régionales Transilien et TER, ainsi que sur les liaisons Intercités. Des prévisions de trafic plus précises devraient être consultables sur le site de la compagnie dès 17 heures jeudi 12 octobre.
De son côté, la RATP affirme que seule la CGT a appelé à la grève, et que « les répercussions pour les voyageurs vont être anodines ». En somme, le trafic devrait être normal sur tout le réseau francilien.
En revanche, le secteur aérien devrait, lui, être plus impacté par les perturbations. En effet, l’Usac-CGT a déposé un préavis de grève pour la journée de vendredi. Alors, pour éviter les catastrophes, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de renoncer à 40 % de leurs vols à Paris-Orly. Ils ont également demandé aux transporteurs de réduire de 20 % leur programme de vols à Marseille-Provence et de 15 % à Beauvais.
Du côté de l’éducation nationale, menace sur les élections de parents d’élèves
Certains syndicats de l’éducation nationale relayent l’appel à la mobilisation. Il en va du SNUipp-FSU, premier syndicat dans les maternelles et les écoles élémentaires, ainsi que du SNES-FSU, le plus représentatif dans les collèges et lycées, qui suivent cet appel en mettant l’accent sur les revalorisations salariales et sur les écarts de salaires persistant entre hommes et femmes. Difficile d’anticiper l’ampleur de la mobilisation, mais les professeurs des écoles doivent prévenir les parents 48 heures à l’avance en cas d’absence. Une obligation à laquelle ne sont pas tenus les enseignants du secondaire.
Les élections de parents d’élèves, prévues les 13 et 14 octobre, pourraient être perturbées dans le cas où des établissements seraient contraints de fermer. Selon les directives du ministère de l’Éducation nationale aux directeurs d’école, en cas de fermeture due à la grève, les élections ne pourront pas avoir lieu et seront reportées.
Un appel à la grève circule aussi chez le personnel de la restauration et des activités scolaires, et pourrait remettre en cause leur bon fonctionnement.
Journée noire chez les médecins
Selon les syndicats de médecins, entre 70 et 80 % des cabinets médicaux sont fermés. Plusieurs professions font grève et manifestent pour « l’augmentation des salaires, des pensions et de l’égalité femmes-hommes ».
Les professionnels lancent une grève « illimitée », « reconductible » et demandent également une augmentation du prix de la consultation médicale. Si les syndicats veulent une grève massive, c’est pour renégocier la convention médicale (dispositif qui lie l’Assurance maladie à la médecine libérale). « On aurait dû la renégocier en 2021. Nous sommes en 2023, et ce n’est toujours pas fait » regrette Franck Devulder, gastro-entérologue.
Cette convention fixe, notamment, le prix de la consultation médicale. Pour le secrétaire général adjoint de MG France, il faut l’augmenter pour « rattraper les effets de l’inflation. La dernière revalorisation remonte à six ans. »
Actuellement, le tarif de la consultation médicale pour les professionnels conventionnés est de 25 euros. Au 1ᵉʳ novembre, elle passera à 26,50 euros. Or, les médecins ne veulent pas aller en-dessous de 30 euros.
Une nécessité si « l’on doit adapter la médecine qu’on pratique digne d’un XXIe siècle », dénonce Jean-Christophe Nogrette, qui regrette que les médecins généralistes soient confrontés à si peu de moyens.
En somme, des perturbations plutôt gérables
Un article de Libération précise que « sur le terrain, malgré les 200 manifestations prévues sur tout le territoire, la mobilisation devrait être bien plus faible que lors des grandes journées de manifestation de l’hiver et du printemps où plus d’un million de participants étaient parfois descendus dans la rue lors de la bataille perdue contre la réforme des retraites ». De l’avis d’une source syndicale citée par l’AFP, la journée de vendredi « ne sera pas un raz-de-marée ». Selon les autorités, « le mouvement pourrait réunir 150 000 personnes dans tout le pays, dont 15 000 attendues par la police à Paris, pour un cortège partant de 14 heures de la place d’Italie (XIIIe arrondissement) jusqu’à la place Vauban (VIIe arrondissement). »